Texte par Cadfael

Le 20 janvier, la gestion erratique du dernier président républicain des États-Unis se terminera. En attendant, le pays se porte de plus en plus mal.

La Faim

Le 7 décembre Associated Press publiait les chiffres suivants : 4.2 milliards de repas ont été servis par les diverses banques alimentaires américaines entre mars et octobre de cette année, ce qui constitue une augmentation de 57 % des activités de Feeding America, fédération de plus de 200 banques alimentaires fondée en 1979. 

Les responsables notent une hausse dramatique depuis le début de la pandémie où quatre personnes sur dix s’y rendent pour la première fois. Feeding America estime qu’en cette fin d’année une personne sur six n’aura pas de quoi se nourrir ce qui fait environ 50 millions de personnes, dont un quart d’enfants. Les états les plus durement touchés sont  Nevada, Mississippi, Arkansasais, Alabama, Louisiane, mais également des villes comme Chicago. Les pertes d’emploi dues au Covid ont un impact catastrophique. D’après les responsables des associations membres de Feeding America ils n’y a jamais eu pareille situation même durant la grande récession de 2007-2009.

Le manque d’argent

Des retards dans le versement des « stimulus checks » aggravent cette situation. Ils représentent 1500 dollars, plus 500 dollars par enfant en versement liquide pour 160 millions d’Américains. Mais un désaccord entre la Maison-Blanche, les républicains et les démocrates entraine un blocage des versements. La Maison-Blanche tente d’exclure la prolongation des indemnités de chômage pour ceux qui recevraient les « stimulus checks ». Ces indemnités concernent plus de 12 millions de citoyens. Ce vendredi 11 décembre, certains républicains s’allient au démocrate Bernie Sanders (le grand Satan socialiste pour Trump) afin de trouver un compromis et tenter de débloquer la situation. Le tout représente un montant global de 270 milliards qui sortent du budget des 2.2 trillions de dollars votés en mars dernier.

Les exécutions capitales

Deux exécutions la semaine dernière et d’autres qui suivront, et ce malgré une pratique vieille de 130 ans qui veut qu’en période d’interrègne on n’applique pas la peine de mort. Cela aura été le dixième depuis que Trump a relancé les exécutions en juillet dernier après un arrêt de 17 ans. La première a eu lieu fin novembre. L’avocat républicain du dernier exécuté n’a pas fait de commentaires sur la culpabilité de  son client. Il a juste déclaré que cette période d’interrègne jusqu’à la prise de pouvoir de Joe Biden le 20 janvier prochain, n’aura pas permis à son client de faire jouer tous les recours dont il avait légalement droit. 

Le préavis légal d’annonce à un condamné de son exécution est de 90 jours lui permettant de faire jouer les recours possibles. Trump et son ministre de la justice l’ont réduit à 21 jours ,avec les cinq exécutions encore prévues cela fera un total de treize. D’après Associated Press, le président sortant aura exécuté un quart des condamnés à mort américains malgré un scepticisme en hausse par rapport à la peine de mort tant chez les républicains que chez les démocrates. On sait que Joe Biden est contre.

Trump est un adhérent convaincu de la peine de mort, ne s’était-il pas déjà en 1990 dans une interview donnée au magazine Playboy, déclaré en faveur de la sentence capitale.

L’antisémitisme

La semaine dernière selon USA Today, le seul mémorial aux USA en l’honneur d’Anne Frank, situé dans l’Idaho a été vandalisé. Une statue représente la jeune fille tenant en main son journal. Sur celui-ci on a collé un sticker avec la sinistre croix et l’inscription bien lisible : « nous sommes partout ». On retrouve la même inscription sur une sculpture dédiée à la liberté qui a également été profanée. Elle a été érigée en l’honneur d’un ecclésiastique catholique, décédé en 2002, qui a dédié une partie de sa vie au combat contre les suprématistes blancs et les groupes néonazis. 

La « Deutsche Welle » cite d’ailleurs des chiffres montrant que l’antisémitisme aux États-Unis a atteint un pic jamais égalé ces quarante dernières années. Il cite plus de 2 000 incidents l’année dernière dont 96 victimes d’attaques violentes avec 5 morts.

Toujours selon Deutsche Welle, le FBI rapporte que les crimes de haine atteignent un niveau jamais atteint ces 16 dernières années. A New York ce seraient essentiellement les juifs qui seraient visés tandis que dans le reste du pays cela concerne majoritairement les latinos, et ce en conséquence directe des discours de haine tenus par M. Trump. Ce samedi des bandes organisées de suprématistes blancs, partisans de Trump, sont descendues dans la capitale américaine, poignardant au moins quatre personnes et brûlant des bannières « Black Life Matters » accrochées à des églises.

Le temple de Mélania

Pendant ce temps-là tout est en ordre dans le petit monde de Mélania Trump. Elle vient de tweeter que son nouveau « pavillon de tennis » dans la propriété de la Maison-Blanche est terminé. Cet ancien mannequin de la Slovénie soviétique n’en rate pas une et fait la joie des gazettes à ragots et des critiques de tous poils. Eric-Feigl Ding, épidémiologiste et économiste, diplômé de la John Hopkins et de Harvard, senior Fellow à la Fédération des scientifiques américains (FAS) commentait : « Combien d’équipements de protection individuelle, de tests, de masques, de traceurs de contacts et de lits en soins intensifs auraient-on pu financer avec ce montant » ?

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