Elève d’un grand nom du secteur, Alexandra Gosse est aujourd’hui à la tête de son propre institut d’esthétique. Elle est également la fondatrice de Moovenails, un concept novateur et prometteur qui a pourtant dû s’éteindre. Faute de s’être entourée des mauvaises personnes, elle a dû s’armer de courage et de volonté pour rebondir.
A présent heureuse, elle s’est confiée à nous. Rencontre avec une personnalité à la foi et à la passion sans limite.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
C’est une longue histoire. Frontalière de naissance, je suis venue au Luxembourg pour gagner plus d’argent. J’ai débuté avec des postes à responsabilité dans des sociétés qui bâtaient de l’aile. J’ai également travaillé comme animatrice de vente pour le groupe LVMH en parfumerie chez Sephora. Cela m’a permis d’apprendre les bases mon métier, la communication, la vente, et l’importance de l’apparence sur son lieu de travail. Néanmoins, même s’il s’agissait d’une franchise implantée au Luxembourg, elle était mal gérée ce qui m’a poussé à démissionner. C’est à ce moment-là que j’ai franchi le cap. Je me suis mise à mon compte avec Alena Institut, il y a déjà huit ans. Entre temps, j’avais également débuté l’aventure Moovenails. Un concept prometteur que j’ai dû mettre en faillite, il y a deux ans. Je me suis mal entourée et cela m’a énormément coûté. J’étais à deux doigts de perdre Alena Institut. Il m’a fallu du courage, mais je m’en suis remise et le bateau est à présent remis à flot !
Comment s’est déroulée la création de Alena Institut ?
J’ai eu énormément de chance. Après ma démission, je ne comptais pas réellement ouvrir mon propre institut. Initialement, je devais partir en Californie, mais le destin a voulu que j’y songe à deux reprises. Ce sont des anciennes clientes qui ne souhaitaient pas me voir partir et des amis qui m’ont encouragé et ont cru en ma capacité. J’étais au chômage et nous étions dans la période de crise bancaire. La chance m’a souri, et j’ai pu obtenir un crédit. Amis, famille, tout le monde a dû mettre la main à la pâte pour les travaux. Je devais faire avec les moyens du bord. L’emplacement est incroyable, une belle opportunité. Route d’Arlon à Strassen, quoi de mieux.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans la construction de Alena Institut ?
Honnêtement, la construction s’est parfaitement bien déroulée. Les difficultés que j’ai pu rencontrer sont dû aux différentes associations avec les mauvaises personnes. J’ai pu avoir une rentabilité en moins de six mois de travail en travaillant 7 jours sur 7, j’ai même dormi à l’institut durant six mois. J’ai dû me battre. J’ai embauché une première personne, puis une deuxième, puis une troisième. C’était beaucoup de travail et du courage. La création en elle-même était simple, le véritable challenge a été de conserver l’institut et de le faire fonctionner.
De quels soutiens avez-vous bénéficié ? Quels soutiens auriez-vous souhaités ?
Ce qui m’a pas mal aidé c’est faire partie du Business Mentoring. Partager, rencontrer, me sentir entourée. J’ai tout fait toute seule et le plus gros problème dans l’entreprenariat, c’est de se sentir seul. Nous ne pouvons pas aller à droite et à gauche, en conférence networking à cause des horaires. Il faut travaille sans cesse, sans relâche. C’est dur. Il y a la solitude, l’incompréhension. Je suis autodidacte, j’ai tout appris sur le tas. J’ai pris des claques mais j’ai appris de mes erreurs. Mon plus gros défaut a été d’avoir une âme un peu trop gentille (rires). Mais, fort heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de ma maman que j’ai embauchée et qui est ma secrétaire.
Quel a été votre plus grande réussite professionnelle ?
Sans hésitation, je dirais d’avoir eu le courage de me lancer. Certes, je me suis ramassée, mais, au moins, je peux dire que j’ai tenté et à présent, j’en suis fière. J’ai pour but de ne jamais rien regretter, on ne peut pas revenir en arrière.
Quels sont vos prochains challenges ?
J’aimerais agrandir l’institut qui n’est pas très grand pour le moment, et puis pourquoi pas travailler moins (rires).
Lorsque l’on est cheffe d’entreprise, le fait d’être une femme est-il un frein ou un atout, selon vous ?
Je ne suis pas spécialement féministe, je pense que ça dépend du domaine. Il y a du pour et du contre. Il est difficile d’être une femme pour tout ce qui touche à la communication, l’informatique et les gros travaux. Nous pouvons facilement nous faire avoir car nous ne nous y connaissons pas forcément, en tout cas pour ma part (rires).
Quelles sont les forces que doit posséder un chef d’entreprise ?
De l’empathie, de la compassion, de la patience : ce sont les trois clefs de la réussite. Il faut également du courage, de l’ambition et de la passion surtout. L’amour de l’humain est primordial, parce que c’est ça être un chef d’entreprise, aimer l’humain.
Avez-vous un modèle ?
Oui, la mère de mon ami qui était une working girl. Je me suis dit un jour je serai comme ça (rires). On dit ça à 13-14 ans, mais avec du recul, on y repense. J’ai toujours voulu être indépendante, ne dépendre de personne. Ce n’est pas facile mais j’y arrive!
Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat ?
Il ne faut pas hésiter à demander des conseils à des entrepreneurs femmes. Il faut tenter l’aventure, parce que c’est un beau métier. Il faut communiquer et aller voir sur le terrain comment ça se passe. S’immerger dans le monde des entrepreneurs, d’ailleurs je serai prête à en accueillir, si elles ont besoin.
Je souhaite bonne chance à toutes les futurs entrepreneurs. Aux jeunes, motivez-vous devenez entrepreneur pour l’économie, pour créer des emplois, vous épanouir dans le milieu professionnel. Femmes, n’ayez pas peur on est beaucoup plus forte que les hommes.
Sabrina Pontes.