Avec pour objectif de renforcer la diversité des médias et de permettre un développement des organes de presse orienté, la réforme de l’aide à la presse sera présentée à la commission parlementaire, afin de remplacer l’actuelle loi de financement, datant de 1976.

Dans les faits, un mécanisme de financement neutre sera mis en place et disponible pour toutes les publications – imprimées et en ligne – qui respectent les conditions suivantes : une large orientation du contenu qui englobe les questions politiques, économiques, sociales et culturelles, dans un contexte national et international ; une publication régulière d’au moins une fois par mois pour la presse écrite, d’au moins deux contributions quotidiennes pour les publications en ligne ; employer au moins cinq journalistes reconnus par le Conseil de presse luxembourgeois ; un contenu éditorial devant l’emporter sur le contenu publicitaire ; le contenu payé doit marqué ; la possibilité de supprimer les contenus illégaux, tels que les discours de haine, etc. dans les commentaires.

Expansion des médias éligibles et promotion de la formation continue

Contrairement au système de financement actuel, les mensuels, les publications gratuites et les médias en portugais et en anglais pourront également être éligibles à un financement afin de tenir compte de la diversité linguistique au Luxembourg et d’intégrer des modèles commerciaux alternatifs.

Les éditeurs et éditeurs de journaux sont également encouragés à investir dans la formation continue des journalistes, à participer activement à l’éducation aux médias et à publier leurs principes journalistiques.

“La presse est une pierre angulaire de la démocratie. ​ Nous renforçons les bases du journalisme pour qu’il puisse remplir sa mission sociétale à long terme et pour que la diversité des opinions médiatiques au Luxembourg soit maintenue”, explique le ministre des Communication et des Médias, Xavier Bettel.

Renforcer le travail éditorial et l’innovation

En pratique, le financement annuel se compose de deux parties : d’une part, un montant de base de 200.000 euros est prévu annuellement (“aide à l’innovation”) et d’autre part d’une aide à l’activité rédactionnelle, mesurée en termes de nombre de journalistes employés et d’un montant de 30.000 euros par équivalent temps plein de journaliste professionnel.  

“Dans le régime de financement actuel, les pages imprimées sont subventionnées. Pour moi, il s’agit de mettre au premier plan les personnes qui font le travail journalistique professionnel. Le nouveau mécanisme de financement est donc calculé sur la base du nombre de journalistes professionnels”, a ajouté le ministre.

Les montants annuels maximaux sont échelonnés en fonction du type de publication (quotidien, hebdomadaire, mensuel, publication en ligne) afin de tenir compte des différentes structures de coûts.

Soutien aux start-ups et médias citoyens 

Un deuxième mécanisme s’adresse aux startups médias. Une équipe de deux journalistes professionnels suffit pour recevoir un montant fixe de 100.000 euros par an, limité à deux ans, et qui doit être précédé de dépenses d’au moins 200.000 euros.

Une troisième aide est destinée aux médias citoyens. Cette troisième aide vise les médias non commerciaux (y compris la radio et les médias audiovisuels) qui comptent au moins deux journalistes professionnels, qui impliquent également les citoyens dans le travail éditorial et poursuivent les objectifs d’éducation aux médias, d’intégration et de cohésion sociale. Le ministre des Communications et des Médias peut accorder une aide maximale de 100.000 euros par an.

Le journalisme professionnel comme garant de qualité et de pertinence

“Le point-clé des différentes aides de la nouvelle loi sont les journalistes professionnels engagés dans l’éthique journalistique professionnelle et donc soumis à une obligation de diligence, entre autres, et qui constituent la ligne de partage entre les médias classiques et les réseaux sociaux”, a déclaré Xavier Bettel. ​

Une commission d’experts, composée à la fois de fonctionnaires et d’experts externes, y compris le Conseil de presse, conseillera le ministre sur la manière d’assurer l’aide. Afin de donner à tous les médias la possibilité de s’adapter au mieux aux nouvelles conditions, une période de transition permettra aux médias, qui auraient bénéficié d’une rémunération plus élevée en vertu de l’ancienne loi, une compensation financière pendant cinq ans.

Communiqué par le Service des médias, des communications et du numérique

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